Telle fut la réponse cinglante de l’Émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al Thani, à la question d’une journaliste de la BBC, lors d’une conférence de presse donnée ce jeudi matin, en marge de la visite de John Kerry, secrétaire d’État des États-Unis.
La question de la journaliste faisait écho à l’actualité récente. Avec la crise des migrants que connait actuellement l’Europe, les pays du Golfe sont pointés du doigt du fait de leur attitude face à la situation, non sans raison d’ailleurs. En effet, un rapport d’Amnesty international datant de décembre dernier notait que les six pays du Golfe –soit l’Arabie saoudite, le Qatar, le Koweït, Oman, Bahreïn et les Émirats arabes unis– n’avaient proposé aucune place d’accueil aux réfugiés syriens. Une situation incompréhensible quand on sait les efforts des autres pays musulmans de la région, qui ont bien du mal à gérer l’afflux de réfugiés, ce que soulignait ce même rapport, rappelant que la Turquie en avait accueilli 1,6 million, le Liban 1,1 million, la Jordanie 620.000, l’Irak 225.000 et l’Égypte 140.000.
D’ailleurs, le débat ne s’est pas limité aux sphères européennes, puisque ce weekend, dans ces même pays du Golfe, le hashtag en arabe #Accueillir-des-réfugiés-syriens-est-un-devoir-du-Golfe a été très populaire sur Twitter. Des appels qui n’ont pas semblé émouvoir plus que cela l’Émir du Qatar. Ainsi, le cheikh Tamim ben Hamad Al Thani, interrogé sur le sujet par Asma Hafiz, journaliste de la chaîne BBC Arabic, a rétorqué que son gouvernement a donné beaucoup d’argent aux pays d’accueil pour soutenir leurs opérations humanitaires envers les demandeurs d’asile, et que, d’ailleurs, le Qatar avait « assez d’esclaves comme ça ». Difficile en effet de le contredire.