Un Français sur dix est tatoué, selon un sondage de l'Ifop. Le tatouage est en vogue, surtout chez les moins de 35 ans qui sont 20% à avoir la peau encrée, et le nombre d'officines est passé de 400 à 4.000 en vingt ans.
On en oublierait presque qu'il s'agit d'une effraction cutanée qui comporte des risques. Les règles d'hygiène et de stérilisation du matériel au moment du tatouage, puis la désinfection rigoureuse des plaies dans les semaines qui suivent, limitent les risques à court terme: seuls 1% à 5% des tatoués souffrent d'une infection bactérienne.
Mais ce sont les risques à long terme qui restent mal connus, pointe une étude allemande publiée dans The Lancet. «Il n'y a aucune preuve que ces ces ingrédients soient sans risque pour le corps», prévient le Dr. Andreas Luch, de l'Institut fédéral d'évaluation des risques, à Berlin.
Les effets à long terme sont difficile à mesurer, car dans la plupart des pays, ces encres sont considérées comme des cosmétiques. Qui ne peuvent pas être testés à long terme sur des animaux. L'encre –qui contient principalement des pigments organiques, mais aussi parfois des conservateurs et des éléments comme du nickel, de l'arsenic et du plomb– est pourtant injectée dans des tissus vivants qui contiennent des vaisseaux sanguins, des nerfs et des cellules immunitaires.
En examinant le corps de personnes tatouées depuis des décennies, les chercheurs ont remarqué que 90% de l'encre avait disparu de la peau. Que devient cette encre? Est-elle rejetée ou accumulée dans les organes? Plusieurs études avaient déjà mis en lumière la présence de produits cancérigènes ou procancérogènes potentiels dans les encres utilisées mais aucune n'a encore fait de lien direct entre cancer de la peau et tatouage.