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Bernadette Soubirous rapatriée à Lourdes ?!

Publié par Le Nouveau Paradigme- David Jarry sur 3 Mai 2015, 18:34pm

Catégories : #Société

Bernadette Soubirous rapatriée à Lourdes ?!

Bernadette Soubirous, pourtant si intimement liée à Lourdes (sud-ouest), repose en fait à Nevers dans le centre de la France où elle était religieuse. Pour corriger cet apparent paradoxe, une association veut rapatrier sa dépouille, mais l'Eglise assure que ce serait aller contre les volontés de la sainte.

"Ah bon ! C'est une surprise !" : comme nombre de touristes, Michel apprend au pied de la Basilique de l'Immaculée Conception que la petite bergère ne repose pas près de la grotte de Lourdes où, selon l'Eglise catholique, la Vierge Marie lui est apparue à 18 reprises en 1858.

Sans cesse sollicitée par la presse et les pèlerins, Bernadette Soubirous quitte le sud-ouest en 1866, à 22 ans, pour le couvent Saint-Gildard de Nevers où elle est meurt le 16 avril 1879.

A l'intérieur d'une chapelle à la décoration sobre, elle repose dans une châsse de verre et de bronze, les mains jointes, portant un habit noir de religieuse.

Pour José Marthe, un responsable local élu depuis 39 ans à Lourdes, "le moment est venu" de rendre à la cité mariale "sa" bergère : "A Nevers, les Soeurs subissent une diminution d'effectifs. Il me paraît inimaginable qu'un jour, seuls des laïcs soient chargés de Bernadette".

Trois soeurs s'occupent actuellement de la chapelle où repose Bernadette, aidées de 29 salariés et d'une centaine de bénévoles.

La congrégation des Soeurs de la charité conserve ses vastes locaux dans cette cité, "uniquement parce qu'il y a Bernadette", reconnaît le directeur de l'Espace Sainte-Bernadette de Nevers, Nicolas Joanne.

José Marthe propose donc de transférer ces soeurs à Lourdes, avec la dépouille sacrée. Il a ainsi fondé en septembre l'association "Pour le retour de Bernadette Soubirous à Lourdes", avec plusieurs descendants de la famille de la sainte.

"Ce n'est pas une idée mercantile", assure son vice-président, Francis Bayoumeu, gérant de la "Maison paternelle de Bernadette", un petit musée qui promet "tous les souvenirs" de la sainte à ses 60.000 visiteurs annuels.

"Notre démarche est pure", renchérit José Marthe, fort de 300 adhérents à l'association et de "la légitimité des Lourdais (habitants de Lourdes) d'une façon écrasante".

"Il me paraît tout à fait logique que l'enfant du pays, notre idole, revienne à Lourdes", commente Benoît Castérot, autre vice-président de l'association et descendant de la mère de Bernadette, Louise Castérot.

"Bernadette est partie sous la contrainte car il y avait une pression médiatique. Elle n'a jamais souhaité quitter Lourdes", argumente Francis Bayoumeu, époux de l'arrière-petite-nièce de la sainte.

Faux, répondent les Soeurs de la Charité. L'inhumation "relève simplement du souhait de Bernadette", rappelle dans un communiqué la supérieure générale Elisabeth de Tonquédec.

"En 1957, le pape Pie XII a entériné définitivement la position de l'Eglise en confirmant le maintien de Bernadette à Nevers", fait-elle valoir.

"Si on ramenait Bernadette à Lourdes, elle deviendrait une curiosité", déplore Nicolas Joanne. "A Lourdes, il y a les grandes processions, la rencontre internationale. Ici, c'est une rencontre plus intime". Selon lui, les quelque 170.000 pèlerins fréquentant Nevers chaque année "disent venir rencontrer la sainte de la vie ordinaire".

Transférer son corps "n'aurait pas de sens spirituellement": "Elle ne supportait pas qu'on la prenne pour une guérisseuse et elle a quitté Lourdes pour qu'on ne se trompe pas", ajoute-t-il.

"On aurait la sensation d'être amputé si on devait perdre Bernadette", lance le président de l'Office de tourisme de Nevers Alain Breton, qui parle aussi d'"une réelle perte économique pour la ville". Une étude de 2012 a évalué les retombées à "plus de 2,5 millions d'euros".

Pour les Sanctuaires de Lourdes, "la tentative est vaine, tout simplement parce qu'elle n'est pas conforme aux souhaits" de la bergère, estime Mathias Terrier, le directeur de communication.

Dans ses logia (du grec "paroles"), qui retracent l'ensemble des conversations de Bernadette, elle avait répondu : "Oh ! Non, jamais !" à une réflexion d'une soeur suggérant son retour à Lourdes. "On fera bien des tentatives pour avoir ma malheureuse carcasse, mais, en vain", avait-elle ajouté.

"Il n'y a aucune ambiguïté", tranche Mathias Terrier.

"Ce ne sont que des on-dit", répond José Marthe, soulignant qu'il "n'existe aucun document de la main-même de Bernadette" attestant de ce souhait.

"Nous ne savons pas si ça sera dans six mois ou six ans, mais Bernadette reviendra", assure-t-il.

Avec AFP

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