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Onfray, Zemmour, Houellebecq : la pensée française et le sentiment de la fin d'un monde

Publié par David Jarry - Webmaster sur 12 Avril 2015, 21:29pm

Catégories : #Société

Onfray, Zemmour, Houellebecq : la pensée française et le sentiment de la fin d'un monde

Michel Onfray a annoncé l'effondrement de notre civilisation dans un entretien au Figarovox. Un sentiment de fin d'un monde qui traverse la pensée française de façon de plus en plus prégnante analyse Mathieu Bock-Côté.


Mathieu Bock-Côté est sociologue (Ph.D). Il est chargé de cours à HEC Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal ainsi qu'à la radio de Radio-Canada. Il est l'auteur de plusieurs livres, parmi lesquels «Exercices politiques» (VLB, 2013), «Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois» (Boréal, 2012) et «La dénationalisation tranquille: mémoire, identité et multiculturalisme dans le Québec post-référendaire» (Boréal, 2007).


La formule avait quelque chose de crépusculaire sans pour autant être morbide. Michel Onfray, au terme d'un entretien avec François-Xavier Bellamy récemment paru dans Le Figaro, a annoncé la fin de notre civilisation. Il l'a fait sans drame mais avec une forme de droiture antique teintée de mélancolie. Notre monde tombe. Il importe moins de le sauver que de se tenir droit, de ne pas flancher. La formule frappe: «Le bateau coule, restez élégant. Mourez debout». C'est ce qu'on pourrait appeler la dignité des vieux Romains. Onfray, et cela rajoute une noblesse tragique à son propos, se rallie finalement à cette civilisation au moment de sa perte.

Les mauvais esprits pourraient voir dans cette déclaration une pose littéraire. N'est-il pas commode de disserter sur la fin d'un monde en philosophe, et peut-être aussi en esthète. Ne faut-il pas pleurer, secrètement peut-être, la civilisation dont nous sommes les héritiers? On rétorquera qu'il y a peut-être là une forme de lucidité supérieure, qui n'est pas sans grandeur, à la différence de ceux qui sont incapables de penser le déclin et ne veulent voir dans ses symptômes que des évolutions n'agaçant que les grincheux professionnels. Elle vaut mieux aussi qu'une fascination morbide devant notre déclin.

Une chose est certaine: le sentiment de la fin d'un monde traverse aujourd'hui la pensée française. D'un livre à l'autre, Houellebecq y revient, avec le sentiment que la civilisation occidentale rêve tout simplement de s'abolir, qu'elle n'est plus capable d'assumer le fardeau de l'histoire. Éric Zemmour, quant à lui, a cru voir dans les quarante dernières années un suicide français, même si certains ont dit son livre qu'il faisait le récit d'un assassinat. On a assimilé cette inquiétude, il y a quelques années, au déclinisme, comme s'il suffisait de changer de perspective pour apercevoir une France radieuse. Encore heureux qu'on n'ait pas parlé de déclinophobie.

Que faire? La question peut sembler simpliste, exagérément prosaïque, mais elle ouvre pourtant un vaste champ de possibilités à quiconque ne se résigne pas à être le témoin d'une triste agonie. Dans L'écriture du monde et La croix et le croissant, deux livres magnifiques, François Taillandier se l'est posée, en méditant sur la fin de Rome et la naissance de l'Europe chrétienne. «Les hommes véritablement utiles sèment ce qu'ils ne verront pas fructifier. L'arbre qu'ils ont planté donnera de l'ombre à leurs descendants, ils le savent, et se résignent de gaieté de cœur, ayant labouré et semé, de n'être plus là quand viendra le temps des moissons».

Autrement dit, la cité qui meurt n'emporte pas tout avec elle. Sa part la plus précieuse peut être conservée par des hommes renonçant au prestige social et politique pour conserver dans les marges de la cité certains trésors précieux. Encore faut-il avoir une certaine idée de la transcendance pour transmettre au fil du temps ce que l'on croit sacré. Mais cette réponse exige aussi une forme de renoncement civique: l'homme de savoir n'entend plus féconder le monde commun des principes fondamentaux et des œuvres vitales. Il entend les mettre à l'abri de la destruction pour qu'un jour, ils contribuent à une renaissance.

Il y a une grandeur admirable dans ce choix. Mais le commun des mortels peut-il vraiment se satisfaire de cette stratégie de l'arche? Chose certaine, on sent la politique ordinaire de plus en plus traversée par cette angoisse existentielle, que peinent à traduire les partis, lorsqu'ils ne se contentent pas d'y voir une peur irrationnelle. Certains évoquent l'insécurité culturelle, d'autres se désolent de l'identité malheureuse ou d'un pays qui se morcelle. En fait, c'est l'existence même du monde commun qui semble compromis. De mille manières, on souhaite se déprendre de l'alternance devenue aliénante entre sociaux-libéraux et libéraux-sociaux.

À sa manière, le peuple appelle au secours. Il sent bien qu'il fera les frais de cet effondrement. Il a le sentiment intime de ce déclin historique. Si ce terme n'était pas aujourd'hui à peu près proscrit, il parlerait peut-être même de décadence. Il cherche alors l'homme providentiel ou se laisse tenter par la révolte populiste. À travers cela, il espère qu'une volonté immense puisse renverser le cours des choses. Il entend moins du politique qu'il n'adoucisse le déclin de nos sociétés qu'il ne restaure les cadres politiques et culturels sans lesquels la cité n'est plus protectrice, sans lesquels, en fait, elle se retourne contre l'homme.

On en revient au point de départ. C'est une chose de craindre la fin de la civilisation occidentale. C'en est une autre de la décréter inéluctable. Mais la chute du communisme nous rappelle qu'un monde trop en contradiction avec les aspirations profondes de l'homme peut s'affaisser sans prévenir. Après coup, chacun dira avoir prophétisé la chute. Mais avant qu'elle ne survienne, qui s'y serait vraiment risqué? Ne peut-on dire la même chose de la société actuelle qui déracine les peuples, brouille les repères de civilisation, enraye les mécanismes de la transmission culturelle et condamne le politique à l'impuissance?

Il se pourrait que le vieux monde fasse encore valoir ses droits.

FIGARO VOX                         

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D
bonsoir, <br /> il n'y a pas de fin du monde sais juste un courant politique qui génère ce type de problème pour amener les peuples a la guerre et aux chaos pour des raison de dominance stratégique et de richesse , les dogmes tombe par terre pour une meilleur répartition des transactions boursière et établir un équilibre transactionnel mondiale , le signe de prémisse a un chaos programmer de nos élite mais je vous rassure sa devrai continué avec plus de force !<br /> nos chef et responsable ce cache et ne ce font plus voir aux grand jour par peur de lors personne et de protégé leur environnement et lors confort de vie ! il ne sont pas capable assumer cette onde que l'on le leur a donné et cette tenu de route "dans tout les corps de métier " il ont peur pour lors carcasse et de ce faire agresser pour des raison qu'il ne veule pas comprendre et qu'il on générer par lors supérieurs , le commencement et la fin de ce chaos généralisé finira par des révoltes des peuple qui subisse cette dominance , attendez -vous a des conflit extrème et comportement de guerre pour certain états mais aussi des comportement auto-défense personnel pour sauvé confort de vie et travaille, et famille sont en jeux donc si vous devrez ètre dominer comme un esclave soit vous accepter ou pratiqué auto-défense qui mène a rien mais soulage l'esprit comme un animal dans la jungle qui fait voir sa dominance est sa faim a apaiser /faite votre choix pour vivre et survivre /cordialement bozon the hyggs
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C
Oui mais la prochaine civilisation qui prendra la suite si c'est celle qui égorgent ceux qui ne veulent pas faire allégeance à leurs idées alors là, vous allez rigoler
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B
OOppss, les 3 mousquetaires essaient de vendre leurs produits , plaisent aux imbeciles qui ne controlent pas leur neurone de s'en acquerir dans l'espoir d'enrichir leur connaissance luciferienne.
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S
Alors voici donc les grands penseurs de notre temps!<br /> L'un est un journaliste présomptueux ,frustré, imbu de lui-même et avide de reconnaissance, l'autre prône une philosophie dictatoriale où l'exercice même de la philosophie se réduit aux simples effets d'annonces et où surtout le débat n'est pas permis car monsieur sait mieux que les autres faisant au passage fit du principe même de la philosophie. quant au 3 ème, j'hésite entre le névro-psychotique où le chanceux malgré lui porté par une bande de journalistes plus soucieux du nombre de leur tirage que de la qualité de son contenu.<br /> Bref, ces escros de l'intellect, élus par les médias qui participent , pour ne pas dire qui créent leur notoriété, en faisant l'impasse sur de vrais individus talentueux, qui gagneraient à être connus et reconnus, mais le but de tout ceci est de crétiniser davantage le peuple via la télé entre 2 pub, en surfant sur les peurs les plus primaires. <br /> De toute façon, la chute d'une civilisation est inéluctable à l'histoire de l'humanité, constituée d'une succession de civilisations.<br /> Franchement si la nôtre était un modèle du genre,je m’inquiéterais, mais sur ce coup je ne me fais aucun soucis...
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