Si la consommation de viande doit être diminuée, d’autres questions restent en suspens.
Pour la première fois depuis sa création en 1983, le Dietary Guidelines Advisory Committee, constitué de nutritionnistes, a décidé de prendre en compte l’impact sur l’environnement comme nouveau critère pour ses recommandations. «Ils ont ainsi trouvé qu’un régime contenant peu de viande n’est pas seulement bon pour la santé, mais a aussi moins d’impact sur l’environnement», explique le site The Hill.
Le rapport explique que le régime moyen des Américains a un plus grand impact environnemental en termes d’émissions de gaz à effet de serre, de consommation d’eau et d’énergies que le régime qu’il recommande, à savoir plus de fruits, de légumes, de noix et moins de viande, de produits sucrés et d’alcools. Trois régimes sont ainsi proposés, l’un d’entre eux conseillant notamment d’arrêter la viande et laitages.
«Le régime végan bio a l’impact le plus faible sur les ressources et la qualité de l’écosystème, alors que le régime italien moyen a le plus grand impact estimé», note le rapport avant d’ajouter que «le bœuf est la seule nourriture avec le plus grand impact estimé sur l'environnement, les autres nourritures ayant un impact élevé sont, entre autres, le fromage, le lait, et les fruits de mer.»
Bien sûr, les industriels de la viande ne sont pas d’accord, estimant que le comité n’a pas autorité pour se prononcer sur ce genre de sujets.
«Le même problème se serait posé si le comité d’experts en développement durable faisait des recommandations de politique de nutrition», répond à The Hill Betsy Booren, vice-présidente des dossiers scientifiques de l’Institut nord-américain de la viande.
Il faut dire que les enjeux sont énormes: les recommandations de ce comité servent de base à l’établissement des menus dans les cantines scolaires, dans les programmes de prévention et même au sein de l’armée américaine.
Il y a quelques jours, The Guardian s’était déjà demandé si le régime végan était vraiment le régime le plus éthique qui soit.
La journaliste Lucy Siegle explique qu’il faut effectivement manger plus de noix et de légumes et réduire sa consommation de viande, la question de l’impact sur la santé et l’environnement n’étant plus à débattre.
Mais elle cite aussi les conclusions étonnantes de l’écologiste Allan Savory, qui estime qu’avoir un monde végan ne sauverait pas la crise écologique. Selon lui, le bétail reste primordial dans l’entretien des terres et de leur fertilité et que, avant de dire adieu à la viande, il faudra donc comprendre comment préserver la richesse des sols.