Le Nouveau Paradigme

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Commencer à penser par soi même c'est déjà faire partie de la solution


Les plantes communiquent via des molécules chimiques, le font-elles aussi par le son ?

Publié par David Jarry - Webmaster sur 1 Décembre 2014, 18:49pm

Catégories : #Partage

Exposées à un son continu de 220 Hz (un "la" grave sur le piano), des racines de maïs s'orientent vers sa source. C'est ce qu'a constaté une biologiste australienne, qui pense aussi avoir détecté de petits cliquetis réguliers émis par les racines.

 

 Les Plantes Peuvent Communiquer

Les biologistes ont longtemps cru les plantes incapables de jouir d'un quelconque moyen de communication. Jusqu'à ce qu'ils découvrent, dans les années 1980, qu'elles sont capables d'avertir leurs congénères d'un danger imminent, comme le naturaliste américain David Rhoades l'a avancé, avec sa "théorie des arbres qui parlent".

C'est par exemple le cas de l'érable. Lorsqu'il est attaqué par des herbivores, cet arbre dispose d'une stratégie de défense : il augmente progressivement sa production de tanins, rendant ses feuilles toxiques. Le problème est que cette réaction s'étale sur 75 heures. L'attaquant a donc du temps devant lui pour dévorer tout le feuillage. Cette espèce dispose alors d'une stratégie parallèle, basée sur la communication : elle libère de l'éthylène. Capté par les érables voisins, ce composé organique volatile agit comme un stimulus qui leur permet d'amorcer leur production de tanins avant même l'arrivée du ravageur, gagnant ainsi un temps précieux. Beaucoup d'autres plantes comme l'acacia, le peuplier, le tabac ou le chou, on recourt à ce type de communication basé sur des composés organiques volatiles divers. Les scientifiques ignorent cependant se tous les végétaux sont capables de communiquer entre eux, quels sont les mécanismes physiologiques de ses échanges, et soupçonnent déjà que les racines pourraient transmettre elles aussi des messages. L'affaire est donc à suivre, mais déjà, le monde végétal révèle un visage insoupçonné, presque doué de parole...

 Des Plantes s'Associent contre leurs Prédateurs

Une plante peut par son feuillage adsorber des substances chimiques semi-volatiles émises par une autre plante située à côté d'elle.

Des chercheurs finlandais ont montré qu'un bouleau se protégeait ainsi de ses prédateurs, grâce à son voisin rhododendron qui synthétise des composés aux propriétés répulsives, éloignant les larves de papillons de nuit. Mais les bénéfices, évidents pour le bouleau, le sont bien moins pour le rhododendron...

Les Plantes Communiquent Chimiquement entre Elles

Cette communication entre les végétaux est même très sophistiquée : messages d'alerte et de défense, incitations au mûrissement, stimuli sexuels... Des informations précises et complexes, que les plantes peuvent transmettre à leurs congénères, et à d'autres êtres vivants.

Naturellement, il ne s'agit pas de communication verbale ou visuelle. Pour se "parler", les plantes s'envoient de savants cocktails chimiques, qui ont longtemps échappé à l'observation car leurs manifestations ne sont ni évidentes, ni facilement mesurables. Si les études détaillées ne concernent qu'un nombre limité de plantes, les résultats sont déjà spectaculaires. Et laissent supposer que la plupart des espèces végétales communiquent bel et bien avec leurs congénères.
L'un des cas les mieux décrits est celui de l'acacia. Typique de la savane africaine, cet arbre attire les antilopes koudous qui se délectent de ses feuilles. C'est en trouvant des antilopes mortes de faim à côté d'acacias pourtant encore verts que, dans les années 80, des chercheurs sud-africains ont suspecté des mécanismes de défense inédits. Ils ont donc procédé à une étrange expérience : fouetter vigoureusement les feuilles et les analyser. Au bout de deux heures, leur teneur en tanins avait atteint jusqu'à deux fois et demie la quantité initiale ! Elles étaient devenues immangeables, laissant les antilopes mortes de faim... Plus fort : des mesures identiques effectuées sur des acacias situés à plusieurs mètres de là ont montré qu'il y avait en transmission d'un message d'alerte de feuilles à feuilles, mais aussi d'arbre à arbre ! Comment ? En reconnaissant une agression en étant mordue ou déchiquetée, la feuille d'acacia libère un gaz, l'éthylène, qui, rayonnant dans un rayon de 6 m, se dépose sur les feuilles voisines et déclenche la sécrétion de tanins chez les acacias récepteurs.
Mais nul besoin d'aller en Afrique pour être témoin de tels comportements. Nos peupliers réagissent également dans les 50 heures qui suivent une agression en doublant la teneur en tanins de leurs feuilles dans le même temps, les arbres voisins non-agressés augmentent de près de 60 % leur proportion de tanins. Le responsable : l'éthylène, encore. Qui permet également à nos pommes et bananes de s'échanger des informations, non pas d'alerte, mais de croissance. Professeur de biologie végétale à l'université de Metz et auteur des Langages secrets de la nature, Jean-Marie Pelt observe, par exemple, que "des pommes en train de mûrir hâtent le jaunissement de bananes vertes mises à proximité". Inversement, placées loin des pommes, les bananes mûrissent plus lentement.

DIALOGUE AVEC DES INSECTES

Les plantes peuvent aussi dialoguer avec certains insectes prédateurs pour assurer leur défense. Un exemple ? La chenille Manduca sexta affectionne les feuilles de tabac, sur lesquelles elle dépose sa salive tandis qu'elle s'en nourrit. Salive qui agit comme un signal : la plante produit alors une hormone (l'acide jasmonique) qui, combinée à l'éthylène et libérée ainsi dans l'air, attire une guêpe de la famille des ichneumons. Laquelle reconnaît dans la chenille une proie de choix, fond sur elle, la paralyse et y pond un œuf : le tabac est sauvé. Le chou, le maïs, la tomate n'hésitent pas non plus à provoquer l'attaque des ennemis de leurs ennemis. La loi de la jungle n'exclut pas la solidarité, tout au contraire.

 
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B
Sur l'intelligence et la communication des plantes, il y a le documentaire très complet de 2h00 de YellowGirl : http://www.blueman.name/Des_Videos_Remarquables.php?NumVideo=7784
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Y
Je vois pas le rapport entre la théorie des arbres qui parlent et l'exemple de l'érable. Pour le reste, je soutien le commentaire de Caroline D.
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C
Non ce n'est pas de la solidarité mais des leurres.<br /> De tout temps tout être vivant, végétal ou animal, utilise les leurres de façon instinctive pour se protéger sur son territoire (ou se nourrir, se reproduire, et collecter des infos pour maîtriser son territoire dans le temps).<br /> Tous ceux qui font pousser des plantes, s'occupent d'animaux, élèvent des bébés, ou aident des gens dans le besoin comprennent parfaitement ça, et savent qu'il n'y a rien de bien ou mal, que c'est naturel.<br /> Et toute personne qui a déjà joué pendant des années auprès de la même plante savent que la plante réagit et émet des cliquetis à la racine. Que la plante cherche à se protéger du bruit de l'instrument par ses propres bruits, pour maîtriser à nouveau son espace, et cherche à se protéger.<br /> Certains diront même que jouer d'un instrument à côté un arbre fruitier pendant des années régulièrement l'empêchera d'attraper n'importe qu'elle maladie, et qu'il n'y aura plus besoin de badigeonner la plante de bouillie bordelaise (auprès de mon arbre je vivais heureux...).<br /> Je crois d'ailleurs qu'il y a des brevets français là-dessus, sur ces découvertes.<br /> Alors le constat de l'australienne...
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M
Merci David pour ce merveilleux blog <br /> j'ai beaucoup de plantes vertes chez moi , je les touche caresse leurs feuilles , je se suis sûre qu'elle perçoivent ma main verte *<br /> et dans la nature elles santen le danger
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